Au cours de ma carrière de Maître, j’ai connu plusieurs soumises extrêmes qui cherchaient sans cesse plus de dégradation, plus pratiques à risque et qui en souffraient physiquement et psychologiquement. Elles avaient des pensées suicidaires, elles étaient en dépression, alcoolique ou droguées, leur vie était ruinée, elles n’avaient plus de relations sociales... mais voulaient s’en sortir par l’éducation BDSM , un encadrement strict avec un Maître impitoyable qui les ferait aller dans le droit chemin. J’ai accepté le défi, mais je ne voulais pas reproduire les comportements abusifs qui avaient provoqué leur lente descente aux enfers. J’ai donc commencé à essayer de comprendre comment elles en étaient arrivées là.
J’ai lu, discuté avec elle, établi des règles, des protocoles, bâti une confiance basée sur un respect mutuel, résisté aux colères, aux pétages de plomb... et j’ai mis le doigt sur le problème.
Tout part d’un certain Monsieur Pavlov, qui a découvert le “réflexe de conditionnement” ce qui lui a valu un prix Nobel en 1904. Tous les possesseurs de chien ont utilisé ses découvertes pour dresser leurs chiens . Les malveillants en Bdsm utilisent un conditionnement associant maltraitance et plaisir dont le principe est simple, il découle des travaux Pavlov sur le conditionnement.
Il y a trois étapes :
- Étape une : la récompense est faite de jouissance sexuelle qui provoque une récompense inconditionnée, le sentiment d’excitation
- Étape 2 : On ajoute la dégradation (stimulus) associée à la jouissance sexuelle, la récompense, qui provoque une récompense inconditionnée, le sentiment d’excitation
- Étape 3 : On supprime la jouissance sexuelle et la dégradation (stimulus) provoque une récompense inconditionnée, le sentiment d’excitation.
Une fois le stimulus bien implanté, la soumise se met à apprécier la maltraitance, sans attendre de “récompense”.
La soumise n’est plus capable de différencier la douleur et le plaisir et crois que ce qu’elle aime n’est pas le plaisir, mais la douleur et la dégradation.
On obtient ainsi un conditionnement ou la soumise se retrouve excitée à l’idée de sa propre dégradation et destruction. Ce type de conditionnement destructeur est d’autant plus fort lorsqu’il qu’il est fait consciemment par un partenaire sadique.
Dans ce cas, l’excitation, les pratiques bdsm et sexuelle deviennent traumatiques et la soumise est conditionnée pour aller de plus en plus loin pour satisfaire les envies sadiques de son partenaire. Elle va connaître les blessures physiques et morales, traumatismes et va petit à petit descendre aux enfers dans une spirale incontrôlable... L’estime de soi de la soumise est détruit, elle a perdu son libre arbitre et va vivre beaucoup de problèmes, abus, dépression pour plaire au Dominant qui se nourrit de sa destruction.
En BDSM la “punition ” et la “récompense” sont les bases mêmes du dressage : on punit par des coups et on récompense par des stimulations sexuelles. Beaucoup utilisent les punitions et récompenses sans être conscients du pouvoir destructif de ses pratiques et n’y voient qu’un jeu sexuel qui satisfait leur côté macho.
Constatant sur plusieurs soumises que j’ai eues le bonheur éduquer les dégâts que cela occasionne, j’ai changé mes pratiques pour éviter cela. Ainsi est né le BDSM positif qui utilise le renforcement positif, qui conditionne à l’épanouissement, au plaisir partagé, au développement de l’estime de soi de la soumise. Il n’y a pas de conditionnement négatif problématique.
Je donne les clés de son plaisir à la soumise, je la libère et en fait une femme épanouit, avec un libre arbitre, tout en gardant tout ce qui fait la force du bdsm . Je dirais même qu’en l’absence des côtés négatifs, les plaisirs sont plus intenses.