Guide du BDSM POSITIF ADS
Domination, sexe et jouissances en donjon

BDSM Consensuel, Sain, Sur - Conseils pour soumises - Guide de l’ADS et du BDSM POSITIF - Bondage, Domination, Discipline, Soumission, Sexe, Sadisme, Subspace, Maîtrise, Masochisme, BDSM POSITIF.

Attention
Ce site contient des textes et du contenu pour adulte. Il est interdit moins de 18 ans ! Il est réservé à un public majeur et averti.

L’égoïsme toxique en BDSM
et ses conséquences sur la relation
Article mis en ligne le 23 août 2025
dernière modification le 24 août 2025

par Mestre Ulysse
Noter cet article :
2 votes

L’égoïsme et le manque de réciprocité impactent toute dynamique amoureuse, en particulier celle fondée sur la confiance, le consentement et la communication, piliers essentiels du BDSM  

Maître et soumise doivent trouver un équilibre, une harmonie entre les besoins et désirs de chacun.

Un égo fort crée un déséquilibre qui va mettre en danger la relation.

L’égo, s’il domine la dynamique, tue la relation BDSM, car cette pratique nécessite dialogue, empathie et attention à l’autre que tout ce que l’égoïsme empêche. Sans équilibre, le lien se délite : la relation ne devient plus qu’une manière de satisfaire un des partenaires au détriment de l’autre, menant à la rupture ou au mal-être profond.

 Pourquoi un égo fort est toxique en BDSM

 Le BDSM repose sur la confiance, le consentement et la communication. Un partenaire dont l’égo prédomine cherchera à satisfaire uniquement ses propres besoins, négligeant ceux de l’autre, ce qui va à l’encontre de la philosophie BDSM. 
 L’égoïsme malsain instrumentalise la relation. Selon Erich Fromm, la personne égoïste manque d’amour-propre et instrumentalise les relations pour se satisfaire, ignorant la réciprocité. Elle réclame sans donner, mène à la frustration et à la douleur émotionnelle.
 Contrôle et absence d’écoute. Quand l’égo domine, le partenaire veut tout contrôler, exige que l’autre vive « comme il le souhaite » et impose sa vision, tuant toute négociation – essentielle dans le BDSM où les limites et les envies doivent être discutées et respectées.
 Déséquilibre et perte de confiance. Si l’un impose ses désirs ou ses limites sans tenir compte de l’autre, cela brise la confiance. Dans le BDSM, ce déséquilibre mène à l’insécurité affective, l’isolement et parfois à des abus de pouvoir.

“L’égoïsme n’est pas de vivre comme on le souhaite, c’est d’exiger aux autres qu’ils vivent comme on le souhaite.” (Oscar Wilde)

 Conséquences de l’égo sur la relation BDSM

  • Attentes irréalistes et besoin de contrôle : Lorsque l’un des partenaires attend que l’autre réponde à tous ses besoins immédiatement et sans discussion, l’égo provoque frustrations et conflits. Par exemple, un dominant qui n’écoute jamais les limites du soumis ou un soumis qui exige du dominant qu’il soit toujours disponible, sans se soucier de ses propres besoins, finit par susciter des tensions et des ruptures.
  • Blessures d’ego non traitées  : Si une personne projette ses blessures passées sur l’autre (comme une peur de l’abandon), elle exigera d’être rassurée constamment, interprétant chaque refus ou limitation comme un signe de désamour. Ce comportement crée des disputes, des malentendus et une communication fragile, pouvant saborder la relation.
  • Réactions défensives et lutte de pouvoir : Quand l’égo se sent menacé, la personne répond par l’agressivité, le retrait ou même une soumission excessive. Cela brise l’équilibre du couple BDSM, transforme l’autre en « ennemi » et le met constamment sur la défensive, générant distance et incompréhension.
  • Refus de la vulnérabilité : L’incapacité d’accepter l’autre tel qu’il est, avec ses failles ou ses faiblesses (comme une baisse de moral ou des changements physiques), montre un égo qui refuse l’intimité véritable, provoquant isolement et rupture progressive.
    Communication sabotée : L’égo pousse à vouloir toujours avoir raison ou à imposer ses vues. La discussion devient impossible : un partenaire choisit toujours quand, comment et sur quoi discuter, ignorant l’état émotionnel ou la disponibilité de l’autre — ce qui détruit la confiance et la complicité nécessaires au BDSM.
  • Perte de réciprocité et d’épanouissement. Le BDSM vise l’exploration mutuelle, la croissance et la complicité. Si l’égo est central, la relation devient unilatérale et toxique, empêchant toute forme de développement sain, de respect et de plaisir partagé.
  • Disparition de l’intimité émotionnelle. L’égoïsme pur tue le partage, l’émotion et le respect. Les besoins du/la soumis·e ou du/de la dominant·e sont ignorés, menant à la frustration, la solitude et l’usure de la relation.
  • Risques d’abus et d’emprise. L’égo conduit occasionnellement à des comportements de contrôle coercitif, à des exigences disproportionnées et à l’isolement du partenaire.
  • Décisions unilatérales : Ton partenaire impose ses choix sans discussion, prétendant que cela relève de son rôle de leader, alors que le vrai leadership dans le BDSM se construit sur la négociation et le consentement mutuel.
  • Manque d’écoute active : Il ne prend pas en compte tes ressentis, tes limites ou tes besoins lorsqu’il propose ou met en place une dynamique, masquant son absence d’écoute derrière l’image du dominant « fort ».
  • Justification excessive par le rôle : Il utilise son statut de dominant(e) pour justifier des comportements égoïstes ou blessants, et refuse de reconnaître ses erreurs. Il affirme souvent « c’est mon rôle » ou « c’est pour ton bien », sans vraiment te consulter ou expliquer ses choix.
  • Manque de bienveillance : Au lieu d’utiliser son pouvoir pour prendre soin de toi, il l’utilise uniquement pour son propre plaisir ou sa satisfaction, oubliant que le leadership BDSM doit être au service du bien-être de tous les partenaires, y compris soi-même.
  • Absence d’auto-remise en question : La personne refuse les retours constructifs, rejette toute critique et minimise l’importance de tes ressentis, pensant que le dominant doit rester infaillible.

Un égo excessif, s’il prend le pas sur l’écoute, la communication et le respect mutuel, fragilise fortement la relation BDSM jusqu’à la rendre invivable ou insoutenable.

Ces comportements montrent une confusion entre le véritable leadership, qui implique responsabilité, écoute et respect, et l’égo, qui valorise le contrôle et la satisfaction personnelle au détriment du partenaire.

 L’EGO DE LA SOUMISE

Dans la dynamique BDSM, l’égo de la soumise peut effectivement nuire à la relation si celle-ci ne parvient pas à laisser de côté son besoin de contrôle, de reconnaissance, ou d’affirmation personnelle dans le cadre du jeu de pouvoir. L’un des principes fondamentaux du BDSM est le consentement, la confiance et le respect mutuel, établis par le fait que chaque partenaire joue un rôle précis, dans un cadre bien défini où la soumise abandonne temporairement son autonomie pour se placer sous la direction du dominant.

Avec pour conséquences :

  • Rupture du jeu de pouvoir : Si la soumise conserve un égo trop présent (besoin d’avoir raison, de diriger, de se rebeller sans sincérité), elle remet constamment en cause l’autorité du dominant. Cela crée des tensions inutiles et empêche l’échange de pouvoir essentiel à la dynamique.
  • Manque de sincérité dans la soumission : La soumission sincère implique un abandon – pas une humiliation   forcée, mais l’acceptation de se placer dans une posture de vulnérabilité, physique ou émotionnelle. Si l’égo de la soumise la pousse à tout contrôler ou à chercher à obtenir davantage qu’une expérience partagée (par exemple, manipuler le dominant pour obtenir ce qu’elle veut), la relation s’appauvrit.
  • Perte de confiance et de respect : Le BDSM nécessite une confiance absolue. Un égo envahissant entraîne une rébellion ou une compétition, ce qui détruit la complicité et le respect. Une soumise qui cherche à s’imposer fausse le contrat tacite et abîme l’intimité du couple BDSM.
  • Absence de lâcher-prise : Le lâcher-prise est essentiel, une soumise qui ne parvient pas à laisser de côté son égo bloque le processus d’exploration de soi et prive la relation de sa profondeur. Elle passe à côté du plaisir et de l’épanouissement personnel offerts par la soumission volontaire.

L’égo de la soumise, s’il n’est pas mis de côté dans le cadre BDSM, perturbe la dynamique de pouvoir, rend impossible le lâcher-prise et risque de créer des conflits, de la frustration et le délitement du couple ou du lien dominant/soumise. Pour que la relation soit épanouissante, la soumise doit apprendre à se détacher de son égo pendant les jeux, tout en restant authentique et en respectant ses propres limites.

Hors la majorité des soumises ne contrôlent pas leur égo.

 L’ÉGO DU MAÎTRE

L’égo du maître en BDSM peut effectivement tuer la relation, car il pose plusieurs problèmes fondamentaux dans la dynamique de la relation dominante-soumise :

Un bon maître en BDSM est d’abord maître de soi et non de son propre ego. Lorsque le maître est dominé par son ego, par exemple par un besoin de contrôle, de reconnaissance, de supériorité, ou par la peur de perdre la soumise, il agit de manière désordonnée, impulsive, ou sans respect pour les besoins réels de la partenaire. Cela mine la confiance, qui est pourtant la base essentielle de la relation BDSM.

L’ego est un mécanisme psychique qui cherche à maintenir une identité forte à tout prix, souvent au détriment de la réalité et des autres. En BDSM, cela peut se traduire par un contrôle excessif, un besoin de « gagner », un refus d’écouter ou de comprendre l’autre, ce qui empêche une relation équilibrée et respectueuse.

Une relation BDSM saine repose sur l’épanouissement, la motivation, la confiance, et le respect des limites et besoins de chacun. Si le maître impose ses désirs basés sur son ego, il risque d’étouffer l’autre, d’emprisonner mentalement la soumise, et d’empêcher un vrai travail commun qui facilite la croissance personnelle et relationnelle. Cette domination centrée sur l’ego devient étouffante et destructrice au lieu d’être libératrice et enrichissante.

L’ego du maître est toxique pour la relation BDSM s’il devient le moteur principal. Il empêche une écoute véritable, un respect mutuel et un équilibre des pouvoirs qui sont les piliers d’une dynamique BDSM saine et épanouissante. Le maître doit plutôt viser à être maître de soi, à guider avec humilité et bienveillance, au service de la relation et non de son propre ego.

Hors la majorité des Dominants ne contrôlent pas leur Égo.

 Signes qu’un des partenaires ne contrôle pas son égo

  • Besoin de tout contrôler : Ton partenaire cherche systématiquement à décider comment tu t’habilles, avec qui tu passes du temps, ce que tu fais et impose ses préférences sans écouter les tiennes. Il te donne des conseils non sollicités, critique tes choix et exprime de l’impatience si tu ne les appliques pas. Où te reproche cela alors que ce n’est pas ce que tu fais**.
  • Isolement social : Il t’encourage à t’éloigner de ta famille ou de tes amis, critique ton entourage, exige que tu passes tout ton temps libre avec lui et manifeste de la jalousie excessive. Ce comportement vise à restreindre tes contacts extérieurs et te rendre dépendant de lui. Où te reproche cela alors que ce n’est pas ce que tu fais**.
  • Manque de respect et égocentrisme : Il minimise ton opinion, te rabaisse ou se moque de toi, parle surtout de lui et tient peu compte de tes ressentis et besoins. Tu remarques qu’il écoute peu lorsque tu t’exprimes. Où te reproche cela alors que ce n’est pas ce que tu fais**.
  • Refus d’assumer ses erreurs : Rien n’est jamais sa faute. S’il te blesse ou agit mal, il trouve toujours des excuses ou te culpabilise. Où te reproche cela même si ce n’est pas ce que tu fais**.
  • Pression sexuelle ou sur l’engagement : Il insiste pour accélérer le rythme de la relation ou pour obtenir des rapports sexuels sans respecter tes envies ou tes limites. Où te reproche cela alors que ce n’est pas ce que tu fais**.
  • Manipulation : Il te fait douter de tes ressentis, minimise tes émotions, te donne le sentiment que tu as tort ou que tout ce qui arrive est ta faute. Tu te sens souvent confus-e ou anxieux après avoir discuté avec lui.

** : Où te reproche cela alors que ce n’est pas ce que tu fais. C’est une technique de manipulation pour prendre le contrôle de la relation également.

Si tu observes plusieurs de ces signes chez ton partenaire, il est important d’y être attentif : l’égoïsme dans le BDSM peut rapidement nuire à la confiance, à l’équilibre et au respect essentiels à une relation saine.
Personnellement, cela allume un voyant rouge qui conduit à un arrêt de la relation, sauf si la personne en est consciente et qu’elle va chercher les causes de son comportement et se faire soigner si besoin est.

 La solution ? Dissolution de l’égo

La dissolution de l’ego en BDSM fait référence à un état psychologique où le sentiment du « je » ou la conscience ordinaire de soi se dissout, permettant une expérience d’unité, d’abandon ou de transcendance. Ce phénomène, beaucoup plus abordé dans le contexte des pratiques spirituelles ou des psychédéliques, s’applique aussi à certaines dynamiques BDSM, particulièrement lors des jeux de pouvoir, de soumission profonde, et de rituels intenses.

Les mécanismes et vécus de dissolution de l’ego en BDSM

  • Dans une relation BDSM, lors d’une soumission volontaire et intense, la soumise peu vivre une forme temporaire de dissolution de leur ego. Cela arrive lorsque la soumise ou le soumis s’abandonne entièrement au contrôle du dominant/dominante, dépassant ses propres barrières mentales, peurs, et résistances personnelles.
  • Ce lâcher-prise profond favorise une connexion particulière, parfois qualifiée de fusion avec la scène, l’Autre, ou un « Plus Grand », comme le décrit la philosophie tantrique adaptée au BDSM. Cela peut engendrer un sentiment d’extase, d’unité et de paix intérieure, semblable à ce que l’on recherche dans des pratiques méditatives ou mystiques.
  • La dissolution de l’ego facilite le détachement des rôles sociaux, des masques identitaires ou des croyances limitantes, ouvrant la voie à une transformation personnelle et à une redéfinition des valeurs et de la façon de se percevoir.

Le lâcher-prise et la dissolution de l’ego sont essentiels pour une soumission authentique et épanouie.

Cette dissolution n’efface pas les limites individuelles (qui restent centrales pour la sécurité et la santé émotionnelle), mais elle permet de transcender temporairement le contrôle habituel et de se connecter à un état d’être plus simple et libre.

La dissolution de l’ego est généralement liée à l’abandon conscient, à la confiance, à l’exploration de soi et à la recherche de transformation intérieure. Elle peut ouvrir, au travers de pratiques rituelles et de relations de pouvoir consenties, de profondes voies de croissance personnelle et de connexion à l’Autre

 Le processus implique autant le maître que la soumise,

L’ego, source de conflits, jalousies et incompréhensions, doit être transcendé pour permettre une rencontre authentique et une confiance totale entre les deux partenaires.

Dans ces dynamiques :

  • La soumise adopte une posture humble et respectueuse, effaçant toute manifestation de son propre ego, pour se mettre pleinement au service du maître. Cela se traduit par l’abandon du contrôle, l’ouverture à l’écoute et à une disponibilité totale, dans les limites fixées par le consentement.
  • Le maître, quant à lui, cultive l’humilité et l’empathie. Il ne doit pas abuser de son pouvoir, mais plutôt développer l’estime de soi de sa soumise et valoriser ses progrès. La reconnaissance est réciproque : la soumise remercie le maître pour ce qu’il fait, et le maître valorise l’engagement de la soumise.
  • La complicité et l’attachement forment un lien fort : c’est dans cette confiance mutuelle et l’effacement des egos personnels que la relation BDSM peut vraiment s’épanouir, fondée sur l’altruisme et le respect de l’autre.
  • Le contrat de soumission, fréquemment utilisé dans le milieu BDSM, formalise cette dissolution d’ego : le/la maître(sse) “dispose de tous les pouvoirs” sur la soumise, mais doit impérativement respecter ses limites et tenir compte de ses obligations extérieures. La soumise, elle, accepte que ses propres désirs et plaisirs soient subordonnés à ceux du maître, tout en sachant que la sécurité et le consentement sont la base du contrat.

En résumé, la dissolution de l’ego en BDSM mutuel maître/soumise vise à dépasser les intérêts individuels pour créer une dynamique basée sur l’altruisme, le respect, la confiance et l’abandon consenti au sein d’un cadre sécurisant, guidé par l’empathie et la réciprocité.